lundi 30 juin 2014

Le retour sur terre (après 2 semaines)


Un beau clin d'oeil à Lucie et Michel du voilier Moyak lors de notre départ à l'été 2013. Merci de nous avoir envoyé cette magnifique photo.

Pour certains équipages le retour est plus difficile que pour d'autres.

Nous retrouvons nos bons vieux copains, notre famille, notre entourage et parfois même nos anciens collègues de travail. On réaménage dans notre maison ou on emménage dans un nouvel endroit et on se rend compte que tout ce qui était présent autrefois est encore là. Les gens n'ont pas changé et leur attente par rapport à nous sont toujours les mêmes... La seule chose qui a changé est simplement nous-mêmes. 

Pour être honnête, nous sommes les mêmes personnes, mais il y a au fond de nous des convictions profondes, des façons de voir les choses, une étincelle qui est différente. Nous avons vécu un voyage magnifique rempli de découvertes sur le monde, sur notre couple, sur l'amitié, sur nos attentes face aux autres et face à la vie. Nous pouvons affirmer que nous avons vécu en symbiose avec les éléments qui nous entouraient et que nous étions vulnérables face à ceux-ci. 

On pense que lorsque l'on prend une année sabbatique, nous allons avoir le temps de réfléchir sur la vie et sur qui l'on est pendant cette période. Et bien laissez-moi vous avouez que nous n'avons nul le temps de nous pencher sur le sujet. On vit le moment présent car il est précieux et il ne va jamais revenir. Il y a des moments agréables et magiques et d'autres nous remettant en cause par la difficulté à traverser l'épreuve. 

Nous pensons donc à notre avenir, à nos projets rendus chez nous, lorsque le feu roulant de la vie nous reprend. Nous y pensons ici, puisque nous vivons le moment présent et que nous sommes rendus à y penser puisque nous le vivons. 

Un voyage comme celui que nous avons fait se vit avant de le faire puisqu'il y a de longues préparations à faire afin d'être prêt.

Il se vit pendant. 

Et il se vit également après qu'il soit passé. Il y a plusieurs deuils à faire au retour.  Celui de quitter le mode de vie auquel nous sommes habitués et que nous aimons vivre depuis 1 an.  Celui de ne plus vivre sur notre voilier. Celui de ne plus être avec notre amoureux 24 heures sur 24 car il faut bien retourner travailler. Celui d'avoir l'impression de revenir en arrière, puisque nous avons quitté la routine terrestre pour vivre autre chose et que nous revenons à cette vie terrestre.  Celui de se réhabitué à la vitesse de la vie sur la terre quand nous nous sommes déprogrammés lors de ce voyage. Il reste à savoir combien de temps cela prendra t'il pour passer à travers de ces deuils. Il y en a pour qui ce sera très facile et d'autres pour qui le processus sera plus long.

Nous croyons donc que pour pouvoir aider à passer l'étape des deuils , nous devons avoir déjà des idées de projets qui s'enclenchent. 

Bref, il faut juste se laisser le temps de revenir en corps et en esprit. Malgré le fait que nous sommes très heureux d'être de retour, il faut se respecter et y aller à notre ryhtme. 

Cela fait quand même juste 2 semaines que nous avons mis les pieds au Québec...et tant de choses ce sont déjà passés !


Caroline





3 commentaires:

  1. c'est très bien dis mon amie, juste 2 semaines ! ça bouge dans le monde terreste hein ? ;) XXX Prenez votre temps XXX

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  2. Toute tes réflexions sont très vraies ma belle... Ce voyage n'est pas le bon moment pour se remettre en question, pour se choisir une nouvelle voie. L'environnement dans lequel nous sommes nous accapare à 100% en corps et en esprit, nul pensée ne peut aller pour une autre vie et un autre moment.
    Chaque chose en son temps. Je vous souhaite un retour heureux.
    Bisous

    Catherine de Oséo xxxx

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  3. Bon retour.

    Nous avons vu votre bateau dans la cour, stationné juste à côté du nôtre (nous sommes maintenant à l'eau). Et c'est vrai que c'est un deuil à faire. Même les bateaux en cale sèche qui reviennent du sud, encore tout équipés avec leurs bidons sur le pont, semblent tristes de ne plus servir.

    Voilà deux ans que nous sommes de retour. Nous n'avons pas vécu de dépression ou de difficile passage à vide mais la nostalgie a toujours été présente. La nostalgie d'une vie intense, et comme vous le mentionnez, d'une vie marquée par le respect d'un rythme qui n'est pas le nôtre. La nostalgie d'une routine complètement éclatée où on ne sait même pas à quoi ressemblera l'endroit où on couchera le soir venu.

    Nous avons constaté qu'il semblait plus difficile de vivre autrement lorsqu'on reprend contact avec le monde qui nous est le plus familier, celui dans lequel nous avons grandit. Ne vous découragez pas, et continuez à pousser vos réflexions, à ne pas hésiter à remettre en question les "dogmes" imposés par les choix du plus grand nombre. Il n'y a pas de "meilleur" scénario, mais il y a la nécessité de suivre celui qui vous ressemble le plus.

    Au plaisir de vous croiser un de ces jours :-)


    Philippe

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