D’une simple réflexion à l’écrit

Moi qui croyais que rendue dans le sud je serais une femme zen !

Quelle bonne blague !

Ce voyage a également sa part de pression, elle est différente mais belle et bien existante. Les gens de voiles diront qu’il y a toujours quelque chose à réparer ou à vérifier sur un bateau de voyage. De plus, le bon fonctionnement de la communication entre le capitaine et son moussaillon est essentiel.

Tantôt énervée, tantôt stressée des profondeurs et des manœuvres plus techniques, tantôt en insomnie totale car un front froid s’abat sur nous et que 30 nœuds de vents me fait peur et m’inquiète pour notre ancrage. Et mon capitaine toujours en plein contrôle manœuvrant en plus de me rassurer…

On ne change pas…peu importe le voyage que l’on fait, je pense que notre nature reste la même, quitte même à l’amplifier puisque les montagnes russes d’émotions de toutes sortes sont au rendez-vous dans notre quotidien.

Ce voyage se veut de nous déprogrammer. Il était le but premier. En fait selon moi, tout voyage à pour but de se déprogrammer. Nous voulons voir le monde, nous faire sortir de notre zone de confort (tout dépend le genre de voyage qui nous intéresse), dépasser nos limites, se surpasser et faire tomber la pression que l’on a sur les épaules, telle une pause afin de recharger nos batteries pour continuer d’avancer. Cette pression on nous l’impose par la vitesse dans laquelle on vit, dans la performance personnelle, professionnelle, sexuelle, identitaire…mais avouez que nous sommes les premiers coupables de celle que nous nous mettons à nous-mêmes.

Dans les Exumas, les gens vivent probablement (je pense) plus vieux que nous les nord-américains, car si on désire quelque chose à la vitesse bahamienne, nous sommes mieux d’être patients.  Peut-être ont-ils compris des choses que nous ne voulons pas réellement voir ? Nous préférons nous dire qu’ils sont lents et qu’à cette vitesse, il est vrai que rien n’est jamais complètement fait.

Cette déprogrammation et l’art de relaxer nous tombe dessus cette semaine…

Nous avons couru depuis le Lac Champlain jusqu’ici afin de nous rendre rapidement dû aux conditions météo. Et depuis que nous sommes rendus, ils ne nous restent plus qu’à apprendre à relaxer.

Il est vrai que nous sommes des ‘’bougeux’’ et que nous ne voyons pas les journées avancées, mais lorsqu’il est le temps de se reposer…sommes-nous capable de le faire ?

En réalité c’est un peu difficile. Le plus drôle et le plus ironique à la fois est que cela fait déjà presque 5 mois que nous sommes partis et que c’est maintenant le temps de prendre ce temps.

Dans les prochains mois, nous prendrons donc le temps de vivre…

Et qui sais si nous reviendrons complètement déprogrammer ?

Caroline