On bouffe des milles et anecdote

Petit changement aujourd’hui, l’auteur de ces lignes n’est pas Caroline (désolé aux fans) mais le capitaine, l’homme de grandes décisions, le gars au long profil… Il y a longtemps que j’aurais dû m’impliquer dans le blog mais Caroline avait toujours de l’inspiration et je n’ai jamais trop su quoi dire.

Dans notre dernier message nous étions à St. Michael’s dans le Maryland. Depuis, on a bouffé des miles en bonne quantité. Le 18, le voilier Angelica et nous sommes arrivés à Oxford, Town Creek, après une distance de 40 milles nautiques. L’endroit semble sympa, bien isolé des vents. Nous n’aurons pas le temps de visiter, des coups de vents approchent dans quelques jours et il nous faut avancer le plus rapidement possible. Nous laissons avec regret la petite famille d’Angelica à Oxford pour quelques travaux. On se revoit plus bas la gang!

En entrant à Solomon Island, Maryland.

Nos premiers pélicans à Reedville, en Virginie.

Le lendemain, nous sommes arrivés à Solomons Island Mill Creek (35 milles nautiques). Lundi, nous avons fait la route jusqu’à Reedville, dans Cockrell Neck à 44 milles nautiques… (Je vous épargne le commentaire sur le nom…).  Cela ressemble franchement à un petit bled perdu. Il y a un petit musée de pêcheurs à visiter. Je suis toujours surpris par le nombre de petits musées de toutes sortes sur notre route. L’endroit semble souvent modeste, mais toujours bien entretenu par les gens du coin. Chapeau bas à ces hommes et ces femmes qui entretiennent leur histoire, chacun dans leur coin.

Digne d'un film

Tout pour relaxer...

Le 21, nous arrivons à Norfolk après une grosse journée de 60 milles nautiques. La nuit arrive bientôt et Willoughby Bay semble plus simple et protégé en arrivant. Je vous fais une carte postale de l’endroit… À l’arrière de nous, une base navale, des hélicoptères volent régulièrement  au dessus de nos têtes. En avant de nous, une autoroute bondée et sur le coté, deux marinas désertes. Je tente d’aller à terre pour trouver une connexion Wi-Fi  à l’une de ces deux marina, car notre antenne ne capte rien de bon… Personne, mais vraiment personne… bon…

Je vois la marina au sud west de la baie au loin où j’avais vu la veille qu’elle était dans une zone restreinte. Pourquoi restreinte ? Parce que la ville de Norfolk abrite un des plus gros port de l’armée américaine. Il y a des porte-avions et des vaisseaux de guerre partout. Je pars en dinghy faire un petit tour pour voir si je peux avoir une connection Wi-Fi. 

ERREUUURRR!

À peine arrivé sur les lieux, je vois débarquer une police militaire qui arrive dans une jeep à grande vitesse.

Il me crie avec un fort accent texan : ‘’QUI ÊTES-VOUS ?’’

Mmmm… cela ne sent pas bon… On dit quoi a un MP (Military police) pas content ?

Je réponds : Je suis un voyageur canadien.

En sachant cela, je me dis qu’il va sûrement comprendre que je suis un touriste un peu perdu qui se ramasse au mauvais endroit.

MP : QUOI? AS- TU DES CARTES D’IDENTITÉS ! (toujours en criant)

J’ai rien de rien, seulement ma tablette pour réussir à avoir une connection Wi-Fi et le linge que j’ai sur le dos. J’ai le scénario de l’interrogatoire qui commence à hanter mes idées… Il me regarde et parle dans son CB en faisant des grands gestes de bras…

Je réponds : Non, malheureusement je cherche seulement une connexion internet pour rassurer ma famille que je vais bien et que l’Océan a été difficile… (On essaie toujours de faire pitié avec notre mauvais anglais quand l’autorité sabbat sur nous…question de survie !)

Son visage se crispe… Il ne doit rien comprendre de ce que je viens de dire…

Il me cri encore plus fort dessus: ‘’TU ES DANS UN ENDROIT SOUS HAUTE SURVEILLANCE DE L’ARMÉE AMÉRICAINE ET TU N’AS AUCUN DROIT ICI… AUCUN… PARS D’ICI TOUT DE SUITE OU ON VA JASER PLUS LONTEMPS…’’

Oh…

Je fais ma face de gars surpris,  je lui dis que je suis désolé et que je pars sur le champs.

MP : ‘’RIGHT NOOOOWW !!’’

Moi : ‘’Yes, yes, no problem, have a good day''. (comme s’il va me répondre avec gentillesse comme la plupart des américains avec les touristes).

Je suis donc parti dans les vagues de 2 pieds à grande vitesse sous la surveillance de cet homme qui me regardait aux jumelles m’éloigner et rejoindre Croix du Sud.

Ouff !

Mathieu